« Anaê » se produira dans la programmation des concert’IN le samedi 17 mai à 20h30 à la Halle au Blé de Valençay puis le dimanche 18 mai à 16h30 au Moulin de la Filature au Blanc.
Elles ont accepté de répondre à quelques questions à propos de leur trio, leurs registres et leur préparation au Festival de la Voix !
Depuis combien de temps votre trio existe-t-il ? Quelle est son histoire ?
Nous avons commencé à répéter ensemble en janvier 2023. En janvier 2025, après des dizaines (des centaines ?) d’heures de répétitions, des concerts et de très belles perspectives pour cette année (concerts dans toute la France, tournées au Brésil, enregistrement d’un album), nous avons fêté les deux ans du trio Anaê, avec gâteau et bougies!
Aurélie avait organisé en 2019 une semaine de stage pour professionnels avec Augusto Ordine, l’arrangeur et basse du groupe Ordinarius, et sa femme Maíra qui chante aussi dans ce groupe vocal mythique de Rio. Sonia y avait participé et c’était pour elles deux la première occasion de chanter ensemble du répertoire brésilien polyphonique. C’est Sonia qui a eu ensuite l’idée de former ce trio et d’appeler Aurélie, idée subite sur la route des vacances, dont elle se félicite chaque jour depuis ;-). Il manquait alors une soprano pour cet ensemble, et elles ont convié Jiji à cette aventure.
Comment se compose votre répertoire ?
Nous avons conçu un répertoire très diversifié qui puise dans l’oeuvre des compositeurs emblématiques de la musique brésilienne : Chico Buarque, Milton Nascimento, Gilberto Gil… Mais nous avons choisi également des compositeurs plus jeunes comme Tó Brandileone. Et nous avons souhaité faire le pont avec notre identité française en choisissant des chansons comme Foule Sentimentale ou Comme s’il en pleuvait mais en les pimentant de saveurs brésiliennes.
Qu’est-ce qui vous a mené vers le chant vocal brésilien ?
Sonia vient du jazz, style et milieu musical dans lequel elle a évolué depuis sa vingtaine, et on intègre souvent la bossa au répertoire de jazz. Pendant longtemps ce sont les seules chansons brésiliennes qu’elle a osé chanter, par respect pour cet autre style vaste, impressionnant et fascinant, qu’elle écoutait mais craignait de “mal” interpréter. En 2016 la découverte passionnée des cercles de samba au Studio de l’Ermitage à Paris (les célèbres concerts “Roda do Cavaco”) a été un tournant, cette musique a été une nouvelle porte d’entrée, ainsi que l’apprentissage du portugais qui s’en est ensuivi.
Jiji a dès la plus tendre enfance nourri une passion pour Maria Creuza qu’elle avait découvert dans la discothèque de ses parents. Dans son parcours musical, classique ou jazz, elle a toujours retrouvé la musique brésilienne sur son chemin. Très vite, après avoir refermé la porte des écoles de jazz derrière elle, elle a pris la décision de ne se consacrer qu’à cette musique, celle du Brésil, à commencer par l’œuvre de Chico Buarque.
La première rencontre d’Aurélie avec le répertoire brésilien s’est jouée autour du piano de son père qui écoutait – et jouait – Bill Evans et quelques standards de la bossa nova. Le déclic s’est fait plus tard avec la rencontre de Eduardo Lopes, professeur de chant et chef de chœur en charge d’un stage sur les musiques du Brésil au Festival de Jazz Vocal de Crest. À partir de cette rencontre, elle a enchaîné les voyages au Brésil, les rencontres musicales et a dédié sa vie musicale à l’étude puis la transmission de cette musique.
Pourquoi avoir fait le choix d’être accompagnées par une guitare à 7 cordes uniquement ?
La Guitare 7 cordes est un instrument typique du Brésil.
Sa fonction est d’apporter un contrepoint, avec des lignes de basse (appelées baixarias) qui se glissent dans les interstices des mélodies et leur donnent du relief. Mais c’est aussi un instrument qui a une fonction rythmique, indispensable pour interpréter le samba par exemple. Pour sa versatilité, c’est l’instrument qui s’est imposé à notre trio vocal.
Comment préparez-vous votre participation à cette 20ème édition du festival de la voix en tant que concert’IN et formatrices d’atelier ?
La préparation pour les concerts est pour nous un processus continu, nourri à la fois de notre agenda de concerts assez fourni cette année, d’un planning de répétitions toujours dense, et d’une recherche constante d’amélioration de nos méthodes de travail et du résultat. Nous enregistrons des maquettes de travail que nous réenregistrons au fur et à mesure de l’évolution des morceaux. Nous filmons et enregistrons tous les concerts. Pendant notre tournée de février à la montagne, nous regardions et débriefions chaque jour dans le camion la vidéo de la veille, et nous retravaillions les morceaux en acoustique avec notre guitariste (nous avons adoré ces répétitions quotidiennes “on the road”). Pour les concerts de mai à Châteauroux nous aurons derrière nous une tournée récente au Brésil (concerts et enregistrements) qui promet d’être intense, la meilleure des préparations.
Pour les ateliers, notre expérience de cheffe de chœur (à Sonia et à Aurélie) va nous permettre d’aller à la rencontre des chanteurs du festival avec joie et sérénité. Nous souhaitons leur transmettre notre passion de la musique du Brésil et de la musique vocale. L’idée étant de leur donner envie d’aller plus loin bien sûr !